Le grenier de l’esprit

Grenier de l'esprit

En stage EFT-H, il m’arrive souvent d’utiliser cette analogie pour expliquer le but de l’EFT-H

LE GRENIER

Parfois, on enferme des souvenirs dans le grenier de notre esprit. Ce sont en général des souvenirs qui font mal, car ils sont chargés d’émotions désagréables qui pourraient nous submerger. Alors comme des choses affreuses et horribles qu’on ne veut pas montrer, que l’on veut cacher, on les enferme dans un endroit humide et sombre. On les enferme derrière une porte lourde et l’on espère qu’ils resteront tapis dans l’ombre. Et derrière cette porte, des parties de nous d’un autre âge encore enfermées dans le passé tente de se faire entendre. Mais nous voulons juste qu’elles se taisent à jamais. C’est fini maintenant, c’est derrière nous, pas besoin de remuer cela. 

LA FUITE

Alors, on fait tout pour verrouiller la porte. Pour certains, la porte est l’alcool ou la drogue. Une manière de sortir de soi, parce que, oui, le grenier est à l’intérieur et l’on ne peut réellement se fuir ! Mais quand le verre est vide et l’ébriété retombe, quand il est l’heure de la redescente, on revient en soi, dans son corps et le grenier est encore là. Alors on entend à nouveau ses parts de nous en train de chuchoter derrière la porte, parfois même de hurler, ou de pleurer alors vite, vite un verre, un shoot ! Tout pour fuir et oublier !

D’autres, vont utiliser le sport ou le travail, ou la télévision à outrance, la musique, car quand il y a beaucoup de bruits autour, on n’entend plus ce qui se trame derrière la porte. Alors, on fuit le silence intérieur et on se fatigue, on s’épuise dans ce travail ou ce sport. Et entre deux contrats, ou après un entrainement, le silence revient et le bruit de fond dans le grenier est toujours là. Les partes de nous se plaignent, hurlent, car elles souffrent encore dans ce souvenir et elles sont seules, on les rejette et on leur dit de se taire à jamais. 

LE CERCLE VICIEUX

Mais dans notre vie de tous les jours, à un moment, on sent une odeur, on voit une expression de visage particulière, ou l’on entend un cri dans la rue et cela fait résonnance avec ce qu’il y a dans le grenier. C’est ainsi que la porte du grenier explose, le souvenir encore chargé émotionnellement réémerge par-dessus le présent, l’émotion nous envahit. Alors on se souvient que c’est encore alors intérieur, mais on le subit, impuissant. L’impression que tout se fait malgré nous, on ne contrôle plus. Une colère excessive, une tristesse que l’on tente de contenir, une peur que l’on tente de camoufler, mais c’est là. Et on ne réagit alors plus au présent, mais au présent teinté des émotions du passé. Parfois la réaction est incompréhensible parce qu’exagérée par rapport à ce qui se passe réellement au présent. Et personne ne voit l’écho qui vient du grenier ! 

On veut alors remettre ça dans le grenier tant bien que mal et fermer à double tour, rajouter des verrous alors… On reprend un verre, un shoot, on se rejette dans le travail. Tout pour oublier ! Mais ce genre d’oubli ne marche pas. Un souvenir emmuré vivant ne se tait jamais ! Il hurle et revient avec force en impactant le corps créant à nouveau la peur et l’envie de fuir et on recommence… encore… et encore.

Cela recommence, car on nie le message. Comme un enfant qui pleure et à qui l’on dit « arrête de faire ton bébé », les pleurs continuent, il se sent nié. Dans ce souvenir, une part de nous pleure ou est terrifiée et elle hurle : écoute-moi ! Regarde-moi ! Vis-moi ! Aide-moi ! C’est moi ! C’est nous ! Et la force avec laquelle elle nous submerge est fonction de la force avec laquelle on la rejette ! 

Elle hurle parce qu’elle veut sortir, elle veut revivre, elle veut faire sentir au corps l’émotion enfermée pour la libérer enfin, car elle sait qu’elle ne peut être niée sans conséquence. Le grenier est en nous et l’on ne peut donc le fuir, car on ne peut se fuir ! 

CHOISIR POUR SE LIBERER

Alors, puisque de toute façon, on subit ce souvenir parfois sans le vouloir, autant y aller vraiment, mais en le choisissant. Autant aller chercher cette part de nous vraiment. Après tout, ce ne sera qu’une fois de plus et l’on a bien survécu à toutes les fois précédentes. Quand on fait cela, tout devient complètement différent, car alors nous ouvrons la porte et cette part de nous dans ce souvenir n’a plus besoin de frapper sur la porte pour se faire entendre. En allant la chercher dans l’ombre, on choisit de l’accueillir même si l’on sait que voir sa souffrance va nous faire mal. Choisir, c’est déjà ne plus subir !

Alors, l’émotion peut se libérer, peut être entendue, non pas comme une émotion qui pleure en sourdine derrière la porte ou qui tremble dans un endroit froid et humide, mais comme un cri dans le soleil, comme un message qui porte au vent, comme une vibration dans le corps. Comme un enfant qui partage ses doutes et ses peurs et les voit sortir de lui parce qu’on les accueille, on les comprend, parce qu’on lui apprend à les gérer. Et quand les larmes ou la fuite s’arrêtent, il peut voir vraiment ! Voir le soleil aveuglant entrer dans le grenier. Il est alors possible de l’aider à aérer le grenier, et même le démonter, car il n’y a finalement plus besoin de porte.

Alors, on se rend compte que nul n’est besoin d’oublier le souvenir, qu’il fait partie de nous, mais comme il est libéré, comme le corps n’est plus envahi par les émotions, cette part de nous n’est plus enfermée là-bas, enfermée dans ce souvenir dans ce grenier moisi. On se retrouve. Elle est avec nous et devient notre force. Alors quand le souvenir revient parfois, rappelé par le présent, on ne le sent plus de la même façon, on ne le subit plus, car cette part de nous a dit ce qu’elle avait à dire et a été entendue. On ne subit plus. On a choisi. 

C’est ce que l’on va faire maintenant. Prêt ?

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